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 D.e.s.t.i.n.y

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Auteur Message
Destiny J. Orwell
Destiny J. Orwell
Damned! Encore là! *o*
Damned! Encore là! *o*


Masculin
▌NMBR MSGS : 2
▌INSCRIPTION LE : 11/02/2010

▌AGE DU PERSO : 31
▌TYPE/RACE : Vampire

▌I D E N T I T Y
n a t i o n a l i t é :: Anglaise.
s e x u a l i t é :: Inconnue. Ou inexistante.
r e l a t i o n s ::

D.e.s.t.i.n.y Vide
MessageSujet: D.e.s.t.i.n.y   D.e.s.t.i.n.y EmptyJeu 11 Fév - 21:30



This is the End ;
.





    D.e.s.t.i.n.y 090925080329634976


    Feat Shin'Ichi Okazaki;
    Indifférent – Cynique – Perturbé – Manipulateur – Manipulable.


    « Age : 17 ans d'apparence.
    « Métier : Loque ? Dealeur à ses heures perdues.
    « Race : Vampire, on dirait.
    « Habitation : The Westwood District.
    « Don/pouvoir : Faire exploser les objets de son regard. S'il s'en sert sur des êtres vivants, ce pouvoir en fonction de la force de l'autre peut aller de taillader la surface de sa peau à détruire certains organes internes. Jusqu'à la mort, donc.
    « Armes : None.
    « Secret:
    Spoiler:



You'll fly, I'll fall. ;
.



« You're still alone superficial artificial you're just a piece of meat. »


    Un regard ? Comme si c'était assez. Moi, qu'est-ce que c'est ? C'est bien trop abstrait, bien trop vide comme notion. Je n'aime pas me voir, mon reflet me dégoûte et m'attire à la fois.
    J'ai ses yeux. Les siens. La même lueur la même couleur les mêmes reflets. Yeux ciel d'orage presque noirs par instants. Mes cils sont trop longs, je suis trop maigre, je ne ressemble à rien, j'ai l'impression d'être le reflet d'une décadence, d'un vide morbide, voilà, je suis le reflet de la mort et j'ai son charisme.
    J'étais déjà beau avant. Un visage fin aux traits délicats un nez droit légèrement relevé des yeux profonds vides et attirants, des lèvres délicates aux commissures agréables, une peau douce et hyaline. Un sourire cynique et cruel au charme certain. J'étais déjà beau, parait-il, et je m'en fiche. Maintenant je suis vampire et je le suis « encore plus ». Ma peau est devenu si pâle qu'elle serait presque transparente, mes yeux destructeurs se sont teintés d'une lueur d'irréel obscure et captivante, mon corps si maigre est doté d'une force qui ne lui correspond pas. Je suis tellement maigre que c'en est moche, mes clavicules qui ressortent de sous mon pull punk aux épingles luisantes et argentées recouvert d'un t-shirt résilles. Mes mains osseuses aux doigts abimés et fatigués, mes poignets aux cicatrices indélébiles.
    Il paraît que les cicatrices sont quelque chose de moche, de repoussant. Moi ça ne me dérange pas, j'y suis habitué. J'aime ces traits chaos qui rongent ma chair trop blanche. J'ai des ongles trop courts à force d'être rongés. Je suis la décadence, l'orgueil déchu.
    Si j'étais un ange mes ailes seraient noires. Maman me disait toujours, que j'étais un ange. Son ange à elle. Maman est parti, je ne suis plus l'ange de personne, je suis juste un gamin perdu qui attend dans un gare déserte un train qui ne viendra plus. Et personne ne vient me chercher. Personne ne vient me chercher.
    Au départ mes cheveux étaient soleil et lumière. Ils resplendissaient, comme ça, comme une auréole au dessus de mon visage de poupon. Et puis, en grandissant, ça devenait ridicule. J'ai toujours eu une tête de bon petit garçon, j'ai toujours donné l'impression d'être quelqu'un de propre, rangé, délicat, bien élevé. C'est vrai je le suis, je vouvoie les plus âgés, je reste poli et calme en toute circonstances et je ne suis vulgaire que sous le coup de la colère.
    Mais c'était tellement stupide que j'ai passé de nombreuses années à essayer d'apposer à mon reflet quelque chose qui correspondrait à celui que j'avais l'impression d'être à l'intérieur. Jusqu'à ce que je n'ai plus l'impression d'être rien, à l'intérieur.

    Le look punk je l'ai d'abord adopté pour faire chier ma mère. Ma mère. Que ces mots me semblent acerbes et tranchants lorsque je les utilise. Je n'ai pas de mère. Je n'en ai jamais eu.
    Au départ ça consistait surtout à déchirer tout ce que j'avais à ma portée. Mes jeans mes t-shirts mes pulls. On élargit les cols on découpe les genoux on fout en l'air les manches et on rajoute un peu de résilles et d'épingles. Je me suis troué le visage aussi, un peu de partout, je dois avoir une dizaine de piercings, les oreilles et la lèvre inférieure. J'ai donné une couleur artificielle à mes cheveux ciels. Je me suis souillé le visage pour qu'il soit en adéquation avec l'intérieur. Pour qu'il le soit réellement, je devrais le brûler. J'ai souvent songé à le faire, à devenir un monstre sans visage humain. Maintenant que ma condition a changé, je peux bien essayer j'aurais toujours cette face angélique, ces yeux trop bleus ces lèvres trop rouges cette peau trop claire.
    Je me suis barré le visage de bouts de métal je me suis troué le cœur avec des ciseaux insipides je me suis détruit peu à peu alors que je jouais avec mes vêtements ma mère et ma vie. Je suis beau. Certes. Ça m'a apporté que des emmerdes.


I don't wanna be yours no more, I wanna be YOU.;
.


« I feel like i'm just another hollow man lost in the crowd. »


    J'ai l'impression d'être un cobaye, un cobaye malmené par une vie que je n'ai pas souhaité. Je ne vois pas l'intérêt de tout ça. Je regarde la vie et je ne la comprends pas. De mon immortalité je la comprends encore moins. Moi qui étais humain que suis-je à présent ? Une bête sans nom dont le reflet ne me ressemble pas.
    Je ne m'aime pas, sûrement ne me suis-je jamais aimé. Personne ne s'aime réellement, personne n'aime, au départ. L'amour est un conte, une jolie ritournelle, une blague destinée aux enfants sages. On leur raconte parce que, c'est joli. Non, c'est vrai, c'est joli tout ça. L'histoire de coups de foudre, l'histoire de quelque chose de si fort qu'on ne pourrait résister. Moi aussi j'y ai cru. Sûrement, à une époque lointaine, j'ai cru à tout ça. Mon corps est une chose souillée que je traine dans un appartement désert et parfois j'ai l'impression que j'ai oublié mon nom. Moi, moi moi, qui suis-je ? Ca ne veut rien dire, je ne suis rien, un bout de vide, insipide, je ne suis pas réel, cette beauté n'est pas la mienne. Quand je regarde ce reflet, ces yeux destructeurs je détourne le regard, je me détourne de moi-même, je m'abandonne. Je m'abandonne.
    Moi je ne suis rien. Je n'ai jamais été plus. J'ai grandit j'ai changé, j'ai abandonné et été abandonné. J'ai perdu. J'ai l'impression, vraiment, au fond de moi-même, d'avoir perdu. Comme si on m'avait donné une vie rien que pour me l'enlever après. Pour me voir échouer. Quoique. Je n'ai jamais eu l'impression, le sentiment, d'être vivant. Pour de vrai. Je veux dire, j'ai un cœur, qui bat. Je vis, cliniquement parlant, mathématiquement, je vis, je suis, j'existe. Mais quoi ? Ca ne se réduit qu'à cela ? Si c'est ça la vie, si c'est ça grandir, moi, je préfère disparaître, me fondre dans le néant.
    J'ai peur. Toujours et constamment peur. Boule d'angoisse au creux de mon ventre qui me malmène et me dévore. Maman est partie et moi, je suis seul. Maman était tout. Je n'ai que ce mot à la bouche, moi plus tard si je suis père, je ferai comme elle. Je m'approprierai ce gamin d'une manière si horrible et égoïste, je le manipulerai si bien qu'il ne vivra que pour moi, qu'à travers moi, que chacun de ses gestes, que tout son amour, me seront dédiés. Je me servirai de cette chose pour combler cette solitude qui me bouffe. Je ferais comme elle, je l'étoufferai de mes angoisses au point qu'il suffoque et meurt dans mes bras.

    Moi aussi j'ai besoin d'être aimé merde, je n'en ai jamais assez, je te dirais les plus doux des mensonges, mais je t'en prie, je t'en prie, aime-moi. Moi je ne t'aimerais pas, ne m'en veux pas, je n'y peux rien, je n'y arrive pas, je ne peux pas, je ne peux pas aimer, mais j'ai besoin, j'ai besoin de sentir, toi, ton amour, ta présence, je ne veux pas être seul, tu vois j'ai trop peur, je ne t'aimerais pas, mais tu vois j'ai besoin de toi, parce que moi, tout seul, je tremble et je pleure, je suis vide et j'ai peur, je resterai toujours, ce gamin amoureux fou de sa mère, tu vois je le dis, j'étais amoureux d'elle, je le suis toujours, je suis perturbé, je n'ai jamais dépassé, mon complexe d'Electre, parce qu'elle m'en a jamais laissé l'occasion, cette salope, je suis amoureux de ma mère, mais j'ai besoin de toi, je serais le pire, je serais jaloux, insupportable, mais j'ai besoin que toi, tu me supporteras hein, parce que j'ai besoin, j'ai besoin d'être aimé, je te mentirais, autant qu'il faudra, je serais gentil et mielleux, je te dirais ce que je ne crois pas, jusqu'à ce que tu décides, de m'adopter, parce que je suis un monstre, j'ai besoin de ton sang comme de ton amour, je suis un monstre, qui n'en a jamais assez, tu vois, ton amour, ce n'est pas assez, je veux plus, je veux plus, je veux plus, je suis seul et j'ai peur, aime-moi plus, aime-moi plus, aime-moi encore, regarde, regarde comme je me meurs.

    Est-ce que j'ai déjà rit ? Comme eux. Ai-je un jour été, cet enfant joyeux aux yeux pétillants. Je ne sais pas, je ne sais plus, mon passé est flou, étrange, lointain. Je me suis perdu, au détour d'une ruelle, comme j'ai déjà tout perdu. Je n'ai pas d'intérêt, j'attire par mon côté acerbe, vide, détaché, cynique, ironique, cruel, corrompu, impur, débauché, sarcastique, dérisoire, pathétique, moqueur, impitoyable, implacable, insensible, hostile. J'attire parce que je fais tout pour m'enfuir. C'est ainsi, l'on est attiré que par son antonyme et la mort restera toujours plus attirante que la vie, puisque mystérieuse, belle et romantique.
    Je suis pathétique parce que je fuis, parce que je ne veux rien savoir, parce que je me berce d'illusions et que je reste seul au fond de mon trou à rejeter en bloc tout ce qui pourrait me ramener à cette réalité que je ne veux pas voir, je ne veux pas voir, que je suis seul, que je suis triste, que je suis aussi paumé que ces junkies à qui je vends ma came, moi je suis méprisant et prétentieux, je n'aime personne et ça me va, je n'ai besoin de personne et j'ignore, j'ignore ma jalousie, ma paranoïa, j'ignore la solitude et le mal être qui gronde au creux de mon ventre. Je fais comme eux, eux tous qui ont un jour eu la possibilité de m'aimer, et qui ont abandonnés. Qui ont ignoré mes cris de détresse incessants.
    Je fais comme eux, je piétine l'amour, je piétine la vie, j'ignore tes « je t'aime » qui tels des cris m'enchainent à tes pieds, je fuis ce que je ne veux pas voir et les traces de sang que je laisse derrière, je fais comme eux, tu vois, moi aussi, moi aussi, je me suis abandonné, puisque je n'en vaux pas la peine.


You fucked up, you know that, Darling ? ;
.


    « Tu vois, souvent, je me sens mort. Je crois que je le suis. Je ne me sens pas vivre et rien ne me le permet. J'observe la vie, sans la comprendre. Elle me dégoute. J'aimerais dire que ça ne m'intéresse pas mais quelque fois je m'interroge, tout de même. Je me demande ce que c'est, que la vie. Je me demande ce que c'est que la vie, pour eux. Pour eux qui ont la prétention de se dire vivants. Qui sont-ils pour se caractériser ainsi ? Ont-ils frôler la mort de si près pour s'être rendus compte de la valeur de ce qu'ils appellent prétentieusement 'la vie' ?
    Mais merde, moi, je l'ai frôlé, cette mort. Je l'ai souhaité, encore et encore, je l'ai effleuré, du bout de mes doigts. Je me suis défoncé les veines, j'ai déchiré ma peau. J'ai vu la vie telle qu'elle était vraiment. J'en ai vu l'essence, j'ai vu de mes propres yeux la noirceur de l'humain, le foutre noir de votre semence. La vie ne vaut rien. La vie est une chienne, et jamais je ne lui pardonnerai.
    Ça n'a pas d'importance. Je suis un suicide inachevé. Je suis déjà mort.


    Elle pleure sur mon épaule. Je comprends pas. Elle pleure, encore et encore, elle mouille mon corps trop faible de ses larmes gluantes et trop salées. Trop lourdes pour moi. Elles pénètrent ma peau. Elles s'incrustent, elles me brûlent, ses larmes me marquent à jamais, aussi profondément qu'un rasoir rouillé, aussi profondément qu'une bite repoussante. Je ne sais pas quoi faire, j'ai mal autant qu'elle et pourtant je n'ai pas le droit de pleurer, il fait noir, il fait trop noir dans mon lit, dans cette chambre ; son corps n'a rien de chaud ou de rassurant non il est froid et elle pleure, elle pleure sur moi, elle me souille de sa tristesse et de sa déprime, de ses problèmes trop grands pour moi, de ses problèmes qui me dépassent.
    Et demain, demain il reviendra, et elle m'oubliera de nouveau. Elle pleure sur mon épaule, souffle dans mon cou, me murmure qu'elle m'aime. Elle me murmure que personne ne m'aimera jamais plus qu'elle. Que je suis le plus beau de tous les petits garçons du monde. Le meilleur. Et demain il reviendra et Maman m'oubliera. J'ai tellement mal, j'ai trop mal, ça m'étouffe, je voudrais pleurer moi aussi, mais mes larmes ne coulent pas non, mes larmes me brûlent de l'intérieur et ravagent tout, et les siennes, acides et amères, me déchirent la peau, me déchirent tout entier.
    Demain il reviendra.
    Demain elle m'oubliera.
    Et pourtant je ne peux m'empêcher d'y croire.
    Je t'aime aussi, je t'aime tellement.


    - Dégage-moi ton gamin, j'en veux pas.
    Il ne me regarde pas. Je n'existe pas. Je ne suis qu'une boule fondue dans le mur, dans le mur crasseux. Si seulement je pouvais disparaître. Si seulement le mur pouvait me dévorer.
    Maman ne me regarde pas non plus. Ils ne me regardent pas, alors je n'existe pas. Je ne suis rien et je retiens ces larmes qui me font tellement mal. Elle lui répond, en l'embrassant. Il n'a qu'à m'ignorer, je ne suis pas important, lui dit-elle. Elle l'embrasse à nouveau. Je regarde. Moi, Maman, elle ne m'embrasse jamais comme ça. Maman ne m'aime pas autant qu'elle l'aime lui.
    Il est méchant. Vraiment. Il la tape, parfois, et Maman crie, et ensuite pleure sur moi, m'écrase de ses larmes. Maman est la personne qui m'aime le plus au monde. Je ne vaux rien alors.
    - Pourquoi il me regarde comme ça ?
    Je regarde ses lèvres sur sa bouche. Sa langue sur la sienne. Ses mains sur son corps. Je regarde comme si je dévorais et je le sais. Il a peur. Pourquoi il a peur ? Je ne vais pas le manger. C'est un connard et je le déteste. Si je devais crever je voudrais qu'il crève avec moi. Mais je le ferais pas. Je le tuerai pas. Maman elle l'aime et elle veut que je l'appelle Papa alors que c'est pas mon père. Lui, il est gros et il moche et c'est pas mon père. Mais Maman veut. Moi j'aime Maman et Maman m'aime. Je crois. Je crois que Maman m'aime. J'ai peur. Je veux être aimé. J'ai peur. J'ai tellement peur d'être abandonné. De ne pas être vraiment aimé. Pour de vrai. J'ai tellement tellement tellement peur. Je suis une boule de nerf apeurée par la vie. Mais j'ai jamais vécu moi. Je ne vis pas. J'attends juste la mort. J'attends.


    Maman me fout dehors. Elle veut être seule. Avec cet homme. Elle lui fait des choses qu'elle me fait jamais. Je suis jaloux. Moi aussi je veux. Je veux être aimé. Comme lui. Maman est belle. Je ne sais pas. Je ne sais même pas si je suis un garçon ou une fille. Je ne comprends rien à la vie. Je comprends rien et je veux rien comprendre. J'ai l'impression que si je comprends certaines choses je serais encore plus triste. Je crois que j'ai toujours été triste. J'ai jamais vraiment su pourquoi. C'est peut-être parce que Maman est toujours triste. C'est drôle. Je l'aime autant qu'elle me dégoute. Très profondément. Maman je la déteste parce qu'elle m'abandonne. Elle finit toujours par m'abandonner. Comme tout le monde. Tout le monde m'abandonne.


    Je suis doux et gentil. Gentil, comme un agneau. Quand je vais à l'école tout le monde veut jouer avec moi. Il paraît que je suis beau, aussi. Les parents des autres m'aiment bien car je suis bien élevé. Je ne parle jamais de moi. Je ne parle jamais de Maman. Je ne parle pas du sang, je ne parle pas de la baise, je ne parle pas de ce qu'on ne veut pas entendre. J'ai encore toute la naïveté de l'enfance et j'aime, j'aime tous ceux qui me sourient, j'aime la vie, j'aime. J'aime sans savoir alors ça n'a pas tellement d'intérêt. Ça ne veut rien dire. Je n'aime pas, je n'aime que l'apparence. Que ce qu'on veut bien montrer, que ce qu'on veut bien voir. Je n'ai pas encore découvert, je ne connais rien. J'aime autant que je hais. Le rien.
    On me dit que je suis beau.
    Je suis blasé.
    Je suis blasé.
    Je suis blasé.
    D'une certaine manière je suis déjà mort.
    Je ne suis pas encore né et je suis déjà mort.


    Mon enfance reste quelque chose de flou. De crasseux et de sombre. Sans grand intérêt. Je suis attiré par la pureté des cheveux blonds et à la maison Maman se sert de moi et je me hais. Je ne me rends pas compte et je ne peux lui en vouloir. Elle est dépressive et elle pleure toutes les nuits. Mon père est mort et elle ne veut pas en parler. Elle est avec cet homme qui la fait souffrir. Ma mère aime ces hommes qui font souffrir ceux qui les aiment. Elle veut que je l'appelle Papa et je ne le fais pas. Moi je veux rendre Maman heureuse. Je sais que je peux y arriver. Quelque fois j'y arrive. Et alors elle me dit que personne ne m'aimera jamais plus qu'elle, et je la crois. Je n'ai pas d'autres choix que de la croire. Elle m'embrasse et me couvre de baisers, elle me dit de ne regarder qu'elle, de ne jamais aimer qu'elle et je m'exécute. Je n'ai pas d'autres choix que de m'exécuter. Je l'aime.
    Je n'arrive plus à savoir si mon enfance a été heureuse ou triste. Je n'arrive plus réellement à savoir comment je vivais tout ça. Je crois que je me sentais souillé. Abîmé. Fatigué. Je crois que je n'ai jamais été heureux. C'est prétentieux et pathétique. Comme je me hais. J'aurais dû profiter encore un peu de l'insouciance de l'enfance.
    J'aurais dû profiter de cet appartement crasseux aux murs nus. Au moins, à l'époque, j'avais un chez moi. J'avais un endroit où je me sentais chez moi.


    Je ne suis jamais là. Je suis en dehors de mon corps. Elle est maigre et ne ressemble plus à rien. Moi non plus, d'ailleurs. J'ai défoncé les miroirs à coup de poings pour ne pas voir le réel en face. Ça avait fait couler du sang. Le mien. Sûrement. Au collège on dit s'inquiéter pour moi. On dit s'inquiéter pour moi et mon comportement agressif, mon insolence, on dit se soucier. J'ai de bonnes notes, j'ai sauté une classe. Je suis pas un gamin con. Non je suis même très intelligent. Il paraît juste que j'ai un problème. Ça me fait sourire. Moi, un problème ? Non. Ma mère, oui.
    A mon entrée en sixième Vincent est mort. Ça veut dire qu'il m'a oublié. Qu'il m'a abandonné. Vincent était le seul qui me comprenait. Qui jugeait pas. Vincent était le seul. Vincent m'a abandonné. Vincent est mort. C'est la première fois que je comprends le sens de ces mots. Ça a cassé quelque chose. Cette haine qui dormait et qui s'est réveillé. Je ne me sens pas vivant pour autant. Juste désespéré. Tellement désespéré. Mon chien est mort à la même période et je dors seul. Seul. Seul. Toujours et éternellement seul. C'est tellement lourd. Le poids de ses larmes, le poids de ma solitude. C'est trop. Pourquoi je suis toujours seul ? Il y a tellement de choses que je ne comprends pas. Je ne me rebelle pas. Qu'à moitié. Je réponds, j'agresse, je tape. Mais je suis vide. Je suis un bout de vide. Je ne suis pas vivant. Chaque pas que je fais me rapproche de la mort. Je suis mort-né.


    Je n'ai jamais réussi à dormir la nuit. Je ne sais plus quand j'ai commencé les crises d'angoisses. Peut-être que ça a toujours fait parti de moi. Ce monstre qui vit au fond de moi et qui ne demande qu'à me dévorer. Tout entier. Tout entier. Oh s'il te plait, dépêche toi. Je n'en peux plus. Je n'en peux déjà plus de cette vie.


    Il paraît qu'Emily n'est pas morte d'un accident de voiture. Il paraît qu'elle a sauté du troisième étage. Emily elle était triste. Emily elle était amoureuse de moi. On en parle, on a peur mais ça fait presque sourire parce que c'est super excitant, quand même. Il paraît que la tâche noirâtre et collante dans la cour, c'est là où sa tête a explosé. On ose plus marcher là. On évite consciencieusement. En gloussant.
    Moi je saute dedans.
    A pied joint.
    En rêvant que je vole.
    Et que je retombe.
    Que je retombe pile à côté.
    Que ma tête explose.
    Que tout le monde crie.
    Et que les deux tâches de sang forment un cœur.
    Un cœur immortel.
    Emily moi je l'aimais.


    Maman me dégoute. Cette femme est faible et pitoyable. Je l'aime autant que je la hais. Je ne sais plus. On se déchire l'un l'autre. On se dit des choses impardonnables et elle vient la nuit m'embrasser et s'excuser. Je m'excuse aussi même si je ne suis pas sûr de le vouloir. Je ne peux rien lui refuser. Je voudrais être seul et qu'elle disparaisse. Et je la laisse s'accrocher à mon torse, elle me murmure que je suis beau, et d'un côté je sens que je l'aime et d'un côté je sais que je la hais et je ne sais plus pourquoi mon cœur bat autant. Tout ça c'est normal. C'est ma vie. Ma vie, notre mort.
    A tous.
    Tous ensemble.
    A trois.
    On saute ?


    Maman est partie. Elle est partie sans laisser d'adresse.
    Ça faisait quelques nuits que je n'étais pas rentré dans notre appartement. « Chez moi ». Dans ce « chez moi » où je n'ai pas ma place. Il n'y a plus rien ici. Il n'y a que son odeur. Quelques meubles pourris. La télé fêlée. Les miroirs brisés. Je ne peux pas m'empêcher de sourire alors que mon corps maigre, trop maigre, mon corps cassé et fatigué, souillé et écorché se désintègre devant le rien qui allait devenir ma vie de tous les jours. Je ne pleure pas. Je n'y arrive pas. Je suis assis par terre. J'allume une clope. La fenêtre est ouverte et je regarde la fumée s'envoler. Elle aussi alors. Elle aussi elle m'abandonne. Celle qui m'aime le plus au monde m'a abandonné. Tout le monde m'abandonne. Putain, comme je les hais. Comme je me hais.
    Je déchire la photo d'elle et de moi. Celle où je suis si jeune. Celle où elle est si belle.
    Moi aussi bientôt, je sauterai, Emily.
    J'irais te rejoindre. Toi, Papa, Vincent.
    C'est promis.
    Mais là tout de suite, je vais juste m'ouvrir les veines.
    Mon sang écarlate coule sur nos deux visages déchirés, tombés l'un à côté de l'autre et les souille à jamais.


    Je survis pendant quelques mois. Je ne mange presque pas. Parfois je me sers un verre de whisky. Que je sirote tranquillement, les jambes dans le vide. J'ai déplacé le canapé près de la fenêtre. Les voisins se plaignent du bruit de ma musique de « sauvage » et dans le hall, on m'évite, moi et mes jeans troués. Je suis moche. Pleins de cicatrices. On me dit encore que je suis beau. Ils ne voient pas. Moi je sais. Je suis moche.
    Ma vie n'a plus rien d'une vie, c'est une comédie. C'est hilarant. Tout part en vrille. Tout. Surtout moi.
    Je vends de la drogue aux gamins du coin.
    C'est pathétique.
    J'ai l'air encore plus paumé qu'eux.


    Je me suis fait arrêté. Je me suis fait baisé. Par deux connards. Par des représentants de la loi et de l'ordre. A l'affilé. L'un après l'autre ils sont entrés en moi de force. J'ai mal. J'ai encore tellement mal. Je n'ai pas crié. Je leur ai pas donné ce plaisir. C'était sensé être la « première fois ». Je suis sale. Je suis tellement sale. Je me hais. Je ne peux plus me regarder en face.


    Je suis dégouté de la vie et des hommes. Je suis dégoutée de l'être humain. L'amour n'existe pas. Je n'existe pas. Je suis une ombre abandonnée de tous.
    A l'hôpital, ils m'obligent à aller voir un psy après mes tentatives. Je ne parle jamais, on se regarde dans le blanc des yeux pendant des heures et en sortant j'ai toujours le besoin de foutre en l'air quelque chose. Ça n'avance pas et ça ne sert à rien. Bientôt, ils me laisseront même plus sortir. Je veux juste en finir.


    La vie aime se jouer de moi. C'est une chienne qui veut jouir et elle n'y arrive qu'en essoufflant ses pions un à un. Je demande qu'à en finir, merde. Je veux juste que tout ça soit fini.
    Quand les services sociaux frappent à votre porte alors que vous êtes en train de regarder une série policière conne en vous défonçant le nez à la coke, j'vous jure que vous avez un long moment de flottement où vous savez plus si c'est la télé qui parle ou si y'a vraiment quelqu'un en train de crier « Police ouvrez » derrière la porte. Je n'ouvre pas. J'ai aucune envie de me lever. Je n'y arriverais pas de toute façon. Ils défoncent la porte. J'ai peur, c'est pitoyable, je me recroqueville sur moi-même. La télé est trop forte, la lumière aveuglante, il y a des chiens qui aboient, je ne comprends rien, j'ai mal. Ils me prennent et m'emmènent. Je comprends que c'est le lycée qui les a appelé. Ah oui. Ça.
    Ma vie est une série télé trop glauque pour passer à l'antenne. Tout s'explique. Tout ce merdier s'explique.

    Elle me parle comme si j'étais attardé. Je crois qu'elle pense que je suis un putain de junkie. Je lui explique que non, j'suis pas un junkie. Moi, les junkies, je les crée. Elle sait pas quoi répondre, ça se voit. Elle regarde mes bras. Une grimace. Elle observe plus attentivement mes habits troués, trop larges. Elle s'arrête pendant quelques secondes sur mes résilles en vinyle qui luisent sous mon jean défoncé. Ça la rassure si je lui dis que c'est pas moi qui suis allé les acheter dans le sex shop ?
    Je me tais. La provocation ne me fait plus rire. Plus rien ne me fait rire. Plus rien ne me fait vivre.
    Je suis blasé.
    Je suis blasé.
    Je suis blasé.

    - 174. Hum.
    Je repose la feuille sur son bureau. Elle me regarde d'un air étonné. Sûrement attendait-elle une réaction plus ... réactive. Pour quelqu'un avec un QI si élevée, doit-elle penser, cette salope aux cheveux blonds, il n'est pas très vivace. Je t'emmerde. Je t'emmerde. Je vous emmerde, tous.
    J'aurais du me couler tout seul. Franchement je pensais pas que ça monterait aussi haut. Pour un petit dealeur de merde, j'suis pas si con. Haha. Je suis fatigué. J'aurais mieux fait de ne rien écrire et de me laisser mourir. Au fond, à quoi bon. Je n'ai plus rien à perdre. Je n'ai plus rien à perdre. J'ai déjà perdu tout ceux que j'aimais. J'ai déjà perdu tout ceux qui ont fait semblant de m'aimer. J'ai déjà perdu mon humanité.
    Je suis un suicide inachevé.

    Ils veulent me foutre dans un orphelinat. Un putain d'orphelinat pour surdoués. Ils ont tous l'air heureux et je les hais de rire si fort. Je les hais d'être en vie. J'ai rien à foutre dans un orphelinat de merde. J'ai rien à foutre dans cette vie.Je ne suis qu'un lâche dont la vie ne tient plus qu'à un fil et je me déteste d'être aussi égoïste.
    Ma vie est en sursis.

    Je m'enfuis. C'aurait été trop beau, n'est-ce pas ? Devait y avoir une chance sur un million. Mais non, évidemment. Il fallait une fin à la hauteur de tout cela ? Une ode finale au glauque et à la stupidité de ma vie insipide. L'apologie de mon existence à agoniser au fond d'un caniveau. Mais il n'y a pas de fin il n'y en aura jamais. Je me suis fait mordre. Par l'une de ces créatures étranges à la beauté irréelle et aux dents aiguisés. Il paraît que maintenant je suis comme eux. Il paraît que je ne peux plus mourir ! C'est bête hin ? Moi qui comptait tellement le faire ! Moi qui ne vivais que dans l'espoir de ce suicide. Inachevé. Haha, que c'est drôle. Faut croire que la vie aime se jouer de moi, se foutre de ma gueule, et putain j'espère qu'elle rigole bien de là où elle est à me malmener comme ça. Que ça serve à quelque chose. Maintenant j'ai l'éternité devant moi. C'est trop cool. J'ai un pouvoir et j'ai fait exploser ma télé. Les éclats du verre de l'écran m'ont lacérés la chair.

    Je n'ai plus rien de beau. »


What the fuck ? ;
.


    « Prénom/Pseudo: You'll fly, I'll fall. Bull.SHIT.
    « Age: A oublier.
    « Comment avez vous connu le forum? Partenariat.
    « Suggestion d'amélioration ou autres: /
    « As-tu quelques chose à ajouter?: Je ne suis pas sure que tout colle avec le contexte, je retoucherais au pire. Et le vava va vite changer.
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Haeven
Haeven
I'm a Master of Justice x)
I'm a Master of Justice x)


Féminin
▌NMBR MSGS : 71
▌INSCRIPTION LE : 28/11/2009

▌AGE DU PERSO : 27
▌HUMEUR : Je suis moi.
▌FICHE : .

▌TYPE/RACE : Vampire.

▌I D E N T I T Y
n a t i o n a l i t é :: Anglo-Suedoise
s e x u a l i t é :: Je suis Bi. =P
r e l a t i o n s ::

D.e.s.t.i.n.y Vide
MessageSujet: Re: D.e.s.t.i.n.y   D.e.s.t.i.n.y EmptyVen 12 Fév - 21:25

B'soir. o/

Bon je vais pas te faire le discours habituel et toussa...~ Tout est parfait, bref je te valide même si c'est inutile... D.e.s.t.i.n.y 95835 Dooonc, comme tu peux le voir Raven : la fondat' et la seule admin a carrément disparu de la circulation Noche & Moi ainsi que d'autres membres du fow' on essayait de la contacter mais en vain. Donc : on est tous foutu. D.e.s.t.i.n.y 870977 /PAAAN/ (Bon, je vais arrêter mon délire. --') Mais un forum est en construction, reprenant les mêmes thèmes de TnH mais avec quelques modifs. Il te reste donc plus qu'à attendre si tu le souhaites. Pour plus d'informations => https://tears-n-heaven.forumactif.org/news-de-tears-in-heaven-f27/come-with-us-t110.htm . & Encore désoler pour ça. --'

Haeven.
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Destiny J. Orwell
Destiny J. Orwell
Damned! Encore là! *o*
Damned! Encore là! *o*


Masculin
▌NMBR MSGS : 2
▌INSCRIPTION LE : 11/02/2010

▌AGE DU PERSO : 31
▌TYPE/RACE : Vampire

▌I D E N T I T Y
n a t i o n a l i t é :: Anglaise.
s e x u a l i t é :: Inconnue. Ou inexistante.
r e l a t i o n s ::

D.e.s.t.i.n.y Vide
MessageSujet: Re: D.e.s.t.i.n.y   D.e.s.t.i.n.y EmptyVen 12 Fév - 21:36

Je me suis posée la question trop tard quant à l'activité du fow -_- J'ai tendance à avoir des coups de coeurs et m'inscrire sans réfléchir. En plus, vu que j'ai "juste" repris un ancien personnage je n'ai pas eu à m'embêter sur la fiche, donc bon... x)
C'est dommage, j'étais tombée amoureuse du contexte et du design. Je repasserai sûrement pour voir où en est cette histoire d'autre forum sans certitudes de m'y inscrire pour autant (ou de pas oublier, surtout -_-).

Merci d'avoir pris la peine de m'expliquer quand même u_u"
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MessageSujet: Re: D.e.s.t.i.n.y   D.e.s.t.i.n.y Empty

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